Le Gibet de Montfaucon : un symbole de terreur médiévale
Au Moyen Age, la mort pouvait prendre des formes bien cruelles. La période médiévale, souvent associée à un imaginaire violent, n’était pas aussi mortifère qu’on le croit. Néanmoins, certains châtiments donnaient des sueurs froides aux condamnés les plus récalcitrants.
Une machine à mort implacable
C’est Saint Louis qui, pour asseoir le pouvoir judiciaire de la monarchie, élabore un lieu d’exécution où donner l’exemple et marquer les esprits dans la capitale. Sur la butte de Montfaucon, un gibet en bois monumental de deux étages avoisinant les 15 mètres de haut est érigé à l’écart du centre parisien. La première victime d’envergure est Pierre de La Brosse en 1276, médecin et favori de Philippe III dit le Hardi. Le désormais gibet de Montfaucon devient une machine à mort implacable : on y pend jusqu’à 50 personnes lorsqu’on n’exhibe pas les corps d’autres suppliciés. Au pied du pilori, une fosse profonde est destinée à accueillir les cadavres parfois suspendus de longs mois ou plusieurs années, abîmés par les charognards et les intempéries.
L’amiral de Coligny, supplicié célèbre
Des gardes qui surveillent quotidiennement l’échafaud empêchent quiconque d’approcher, y compris les familles qui souhaitent récupérer les corps des défunts. Seule une réhabilitation royale permettrait d’accéder à une telle demande. Parallèlement, la fosse du gibet de Montfaucon est remplie des dépouilles de ceux qui n’ont pu être enterrés dans un cimetière chrétien : c’est le cas des huguenots et des suicidés, entre autres. Au XIVe siècle, un chancelier du roi Philippe IV le Bel, Enguerrand de Marigny, entreprend d’améliorer le gibet de Montfaucon et remplace le bois par la pierre. L’infortuné sera pendu au même endroit. D’autres figures importantes y périssent, mais la plus célèbre est sans aucun doute l’amiral de Coligny, assassiné pendant la Saint-Barthélémy en 1572 et son cadavre pendu par les pieds à une des poutres du gibet.
La fin d’une ère terrifiante
Les exécutions durent jusque sous le règne de Louis XIII. La dernière a lieu en 1630, avant la destruction complète du site en 1760. Aujourd’hui, une plaque commémorative rappelle le souvenir de ce lieu terrifiant située entre la rue de la Grange aux Belles et la place du Colonel Fabien.
Sources : Herodote.net, Le Point, Ville de Paris
Julien Mazzerbo
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