Les forts des Halles : gardiens de l’histoire parisienne
Les forts des Halles, ces travailleurs emblématiques de l’ancien marché central de Paris, ont marqué leur époque avec leur tenue typique et leurs traditions.
Des “forts” dans Paris
Si le quartier des Halles est aujourd’hui connu comme étant un grand centre commercial regroupé au sein du forum, il était autrefois le lieu d’un vaste marché alimentaire. Dans celui-ci, des manutentionnaires transportaient alors les marchandises de l’extérieur à l’intérieur des pavillons des anciennes halles de Paris. Appartenant à une corporation créée sous Louis IX, ceux-ci étaient désignés les “forts des Halles” en lien avec leur activité consistant à transporter des charges lourdes.
Une tenue bien particulière
Les forts des Halles étaient facilement reconnaissables par leur tenue. Ceux-ci portaient tout d’abord le “coltin“, un chapeau en cuir jaune avec de très larges bords qui portait une calotte de plomb à l’intérieur : posé sur leur tête, celui-ci leur permettait de supporter les lourdes charges tout en protégeant le cou et les épaules.
Autre signe distinctif : les forts portaient des blouses sur lesquelles était accrochée une plaque métallique aux armes de Paris, où étaient gravés leur profession de “fort” et leur nom de famille. Et selon certains historiens, ce serait ces travailleurs qui auraient popularisé le débardeur au milieu du XIXe siècle, plus tard surnommé le “marcel“. Ce vêtement se répand ensuite dans le milieu ouvrier pour sa capacité à libérer les mouvements des bras et protéger les reins en les couvrant.
Une corporation parisienne
Cette corporation parisienne avait ses traditions : elle détenait son propre char au cortège du Carnaval de Paris, défilait lors de la fanfare des Halles de Paris avec ses emblématiques tenues, ou distribuait le muguet pour le 1er mai. Toutefois, avec l’industrialisation progressive, et le déménagement vers le marché international de Rungis en 1969, les forts ont progressivement disparu du quartier à la fin du XXe siècle.
À lire également : Le louchébem ou le langage secret des bouchers des Halles au XIXe siècle
Image à la une : Les forts des Halles – © Jean-Louis Celati