De la transformation des abattoirs à la création du parc de la Villette
De la pratique insalubre à la modernisation urbaine
Depuis plusieurs décennies, de nombreux abattoirs municipaux et privés ont définitivement fermé leurs portes, que ce soit à Toulouse, Nancy ou à Privas, dans l’Ardèche. Sanctions administratives, impossibles mises aux normes sanitaires, déficits chroniques et constructions d’ensembles nouvelle génération en périphérie, toutes ces conditions ont signé la fin des abattoirs de ville, laissant derrière eux de gigantesques halles à l’abandon.
Un événement similaire a eu lieu à Paris il n’y a pas si longtemps. On ne le devine pas forcément en passant devant, mais une importante trace d’un abattoir subsiste en plein Paris. Il faut pour cela se rendre au nord-est de la capitale, dans un espace vert qui conjugue arts, détente et sport en milieu urbain : le parc de la Villette. Inauguré en 1987, le site est établi sur celui des abattoirs de la Villette, construits en 1867 sur décision de Napoléon III et du préfet Haussmann et détruits en 1974.
Les origines des abattoirs de la Villette
En 1865, le Baron Haussmann, chargé par Napoléon III de “moderniser” l’urbanisme parisien, décide de regrouper à la Villette les abattoirs et marchés aux bestiaux de Paris. Ordonnés par Napoléon Ier en 1810, ces 5 abattoirs avaient été érigés pour mettre fin à une pratique présente à Paris depuis le XIème siècle : l’abattage en pleine ville.
Les abattoirs de la Villette sont alors inaugurés le 21 octobre 1867, couvrant pas moins de 39 hectares de terrain. La Grande Halle de la Villette, à son ouverture, est qualifiée de “le plus grand édifice parisien permanent en métal” et peut contenir 1 360 gros bovins. Au fil des ans, ce chiffre montera jusqu’à 5 000 bestiaux. Les deux autres halles plus petites qui l’entouraient, servaient respectivement à abriter 3 900 moutons et 1 950 veaux et 3 240 porcs.
Les problèmes des abattoirs de la Villette
- Insalubrité des installations
- Absence d’installations frigorifiques
- Condition de l’animal
- Système de transport archaïque
- Mauvaise réputation du lieu
Vers 1900, pas moins de 23 000 moutons et 5 000 bœufs sont abattus et dépecés chaque jour. Malgré l’engouement autour d’un tel lieu, le complexe va très vite se doter d’une très mauvaise réputation. Au début des années 1920, la presse dénonce la vétusté des installations, qui flirtent avec l’insalubrité, tandis que les méthodes d’abattage choquent.
La fermeture des abattoirs et la création du parc de la Villette
En 1974, les abattoirs de la Villette ferment leurs portes, et le site sera réaménagé en un complexe unique au monde en 1979, qui associe sur 55 hectares nature, architecture, loisirs et culture : le parc de La Villette.
Des traces de l’abattoir, il en subsistent toutefois, comme les pavillons de la Bourse, Janvier, du Charolais, des Maquettes, la fontaine aux Lions de Nubie, la Maison de la Villette ou l’ancienne horloge construite en 1877. Autant de monuments historiques où l’on passe devant sans imaginer les étonnants spectacles qu’ils ont pu accueillir.
Réflexions finales
La transformation des abattoirs de la Villette en un espace culturel et de loisirs symbolise un tournant important dans la modernisation urbaine. La rénovation du site a permis de redonner vie à un lieu marqué par des conditions insalubres et obsolètes, en offrant aux citoyens une nouvelle destination évolutive pour les activités culturelles et récréatives. Le parc de la Villette incarne ainsi une réussite dans la reconversion urbaine, en préservant l’histoire tout en offrant un espace moderne et dynamique pour les générations futures.
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