La Zone : le bidonville oublié de Paris
Une réalité sombre méconnue
“C’est la zone, ici” ! Saviez-vous que cette expression du langage courant encore employée par la jeunesse faisait référence à une réalité bien sombre ? Du XIXe siècle aux Trente Glorieuses, la “Zone” désigne un bidonville entourant Paris qui rassemble tous les miséreux de la capitale, sans le sou et à l’insertion extrêmement difficile.
Une population marginalisée
La “Zone” a bel et bien existé. L’origine de ce lieu honni par la société mondaine remonte à 1844, lors de la construction des fortifications qui visent à ceinturer la capitale et la protéger de toute attaque extérieure. A la limite de ces “fortifs“, comme on disait dans l’argot parisien, se trouve un gigantesque terrain vague qui entoure l’enceinte de la ville, réputé non-constructible. Progressivement, une population marginale s’amasse aux portes de Paris, misérable et rejetée. Composée de sous-prolétaires et de travailleurs immigrés comme les Tsiganes venus du sud-est de l’Europe, elle construit des habitats précaires pour tenter de survivre.
Sous-prolétaires et travailleurs immigrés
- Logements précaires et insalubres
- Absence d’infrastructures de base
- Population en situation illégale et précarité extrême
Toute la misère du monde
Dans le bidonville de la Zone, pas d’électricité ni d’eau courante. Les logements de fortune sont marqués par l’insalubrité et il n’est pas étonnant de voir des enfants traîner jour et nuit à l’extérieur. Ils sont des centaines à jouer avec les moyens du bord, utilisant ce qu’ils trouvent sous la main pour sortir de ce quotidien terne et boueux lorsqu’ils ne viennent pas en aide à leurs parents. La plupart des habitants de la Zone craignent les forces de police et sont rarement en règle : ils sont contraints d’enchaîner les petits boulots, souvent suspicieux et illégaux, pour tenter de gagner leur croûte. Une situation qui n’est pas sans risque…
Précarité et insécurité
- Absence d’infrastructures de base
- Enfants livrés à eux-mêmes dans un environnement hostile
- Emplois précaires et risqués
La Zone face au modernisme
Au fil des années, les fortifications perdent leur utilité et leur destruction est actée en 1919. La Zone perdure et totalise plus de 40 000 habitants durant l’entre-deux-guerres. On nomme ses habitants les “zoniers“, un terme à ne pas confondre avec son équivalent “zonard”, encore employé aujourd’hui mais à la connotation péjorative. Lors de la Seconde Guerre mondiale, le régime de Vichy démantèle l’ensemble du bidonville qui est complètement annihilé. La construction du boulevard périphérique à partir de 1956 achève d’enterrer les derniers vestiges de la Zone, et ses habitants sont progressivement déplacés vers des banlieues plus lointaines d’Ile-de-France.
Fin de la Zone
- Destruction progressive due au modernisme
- Déplacement des habitants vers les banlieues lointaines
- Disparition définitive avec le boulevard périphérique
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